Gamification, Micro-learning, AICC, CLIL, Adaptive learning etc. : le jargon est loin d’être à la portée du premier venu d’autant que les offres des principaux acteurs sont difficilement comparables.

Voici notre kit de survie pour ne pas vous laisser désarçonner par le premier acronyme ou anglicisme venu !  Aussi déconcertants soient-ils, ces termes désignent finalement des techniques très simples. Décryptage…

A l’origine il y avait…

Il y a seulement 20 ans, l’offre était beaucoup plus lisible. En entreprise, on apprenait l’anglais principalement grâce à des professeurs et on parlait soit de cours individuel (ou « one to one ») soit de cours de groupe. Les alternatives se limitaient aux bon vieux CD-Rom (feu « Tell me more », centres multimédia) ou aux séjours d’immersion linguistique.

Les cours avec un professeur exerçant dans l’entreprise ou dans l’école de langues qu’ils soient individuels ou de groupe (cours collectifs) sont les cours présentiels : il y a un professeur présent, en chair et en os.

 

L’arrivée des cours à distance et du E-learning

Le marché a vu alors éclore bon nombre d’acteurs de la formation à distance ou autrement dit, du distance-learning. Leur cœur de métier était :

  • soit le E-learning, c’est à dire des cours en ligne asynchrones 100% numériques (vidéo, quiz, pages web de vocabulaire et de grammaire etc.)
  •  soit les cours par téléphone synchrones en « one to one » ou cours de groupe.

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Jaloux que les écoles de langues traditionnelles trustent l’énorme marché des cours présentiels, de nouveaux concepts sont apparus.

« Cours présentiels à distance » ou également « Cours en face à face à distance » : il s’agit d’un cours généralement en « one to one » qui se déroule en visioconférence où le professeur peut-être à 10 km de l’apprenant tout comme à l’autre bout du monde. Ainsi, un cours en face à face n’est pas forcément en présentiel !

De même, afin de proposer une alternative aux cours de groupe en présentiel (ou cours collectifs présentiel), les acteurs du distanciel se sont mis à proposer des « classes virtuelles », aussi appelées « classes de conversations ».

Qu’ils soient en présentiel ou en distanciel, chaque fois qu’un professeur interagit en live avec ses apprenants, on parle de cours synchrones, par opposition aux cours asynchrones qui caractérisent les cours 100% numériques (vidéo, quiz, pages web de vocabulaire et de grammaire etc.).

Les cours asynchrones ont commencé par des CD-Rom qui ressemblaient à des manuels scolaires numérisés, aux contenus figés, agrémentés de quelques QCM (questions à choix multiples).

Cette époque est révolue, les progrès du digital, des neurosciences et des sciences cognitives ont bouleversé le monde de l’apprentissage et plusieurs modalités de formation ont vu le jour, donnant naissance à la notion de Digital Learning.

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Composantes et dérivés du Digital Learning

  • Le Blended learning désigne tout simplement les formations composées de digital learning et de cours individuels ou collectifs synchrones.
  • Microlearning ou Quicklearning ou Rapidlearning  font référence à des séquences composées de petites unités de cours (5 à 15mn) permettant de se former dès que l’on a un petit créneau disponible. Initialement, l’unité de cours était adressée par email à l’apprenant.
  • Le Social learning, quant à lui, aborde l’enseignement sous l’angle d’une approche collaborative  où l’échange social facilite l’apprentissage et l’implication dans la formation. Il s’agit d’apprendre en communiquant avec des collègues et en partageant ses expériences (et donc pas seulement avec des professeurs). Dans le groupe, chacun est à la fois apprenant et formateur. Concrètement, le principe est que si vous faites partie d’un groupe Facebook de musique animé en espagnol, alors vous apprendrez inconsciemment l’espagnol.
  • L’Adaptive learning consiste à mettre l’apprenant au cœur du dispositif d’apprentissage et vise à personnaliser au mieux l’expérience d’apprentissage de chaque apprenant en s’adaptant à son profil, ses progrès ou encore ses freins.
  • Le Mobile learning : il s’agit de l’apprentissage sur smartphone ou tablette. L’expérience utilisateur (UX) doit être différente d’une utilisation sur PC : on privilégie les usages de la vidéo, de courtes unités de formation et d’écrans adaptés à une utilisation ergonomique de l’application (les doigts en lieu et place de la souris, l’absence de saisie de texte au clavier, etc.)
  • Enfin, la Gamification renvoie à l’utilisation des mécanismes du jeu dans le but de faciliter l’apprentissage. Par exemple, si l’apprenant réussit un exercice, il gagne un trophée virtuel, des bonus ou bien des points. Il peut également s’agir de compétitions ou de classements basés sur des critères liés à la formation suivie (nombre de badges obtenus, progression du niveau ou encore nombre d’activités réalisées).

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Modèles pédagogiques : le 70-20-10, la classe inversée, le CLIL

Le 70-20-10 : ce modèle d’apprentissage est le fruit de recherches en sciences cognitives. Les chercheurs ont constaté que 70% de ce que l’on apprend s’effectue « sur le tas » (on the job experience), 20% sous forme d’apprentissage informel et 10% grâce à une formation formelle. Autant dire que cela remet en cause beaucoup  d’idées reçues sur la formation puisque la formation formelle en est réduite à la portion congrue.

CLIL ou double training : CLIL est l’acronyme de Content and Language Integrated Learning. Par exemple, dans les écoles supérieures de commerce, les cours d’économie se font en anglais et donc l’apprenant français acquiert 2 compétences en même temps. Appliquée au digital learning on parle de e-CLIL.

La Classe inversée (Flipped classroom) : l’apprenant s’auto-forme  en amont (notions théoriques, exercices, vidéos) et le professeur intervient en aval pour mettre en pratique les acquis, répondre aux questions et favoriser les échanges de groupe. De fait, le blended learning utilise régulièrement cette technique.

Nouveau call-to-actionRéalité virtuelle, Serious games et Réalité augmentée

La Réalité Virtuelle (VR en anglais, basée sur des images de synthèse) et les Serious games (jeux vidéo de simulation utilisant la réalité virtuelle), peinent à trouver leurs marques dans la formation linguistique du fait des coûts exorbitants de développement.

La Réalité Augmentée (Enhanced Realty) est rarement utilisée si ce n’est pour animer un cours se déroulant en classe présentielle. Son intérêt pour l’apprentissage d’une langue est limité, mais son usage est amené à se développer pour la traduction simultanée in situ. Par exemple : on pointe la caméra de son smartphone sur un restaurant italien géolocalisé ce qui fait apparaître en superposition de l’image à l’écran des traductions ou des phrases-clefs pour commander son plat en italien !

 

Les LMS, le SSO, SaaS, l’AICC et le SCORM

Devant la recrudescence de formations E-learning émanant d’éditeurs très différents les uns des autres, les LMS (Learning Management System) ont vu le jour à la fin du siècle dernier. Les plus connus sont Moodle, Cornerstone, Syfadis etc. L’intérêt principal, pour le responsable de formation, est de pouvoir suivre de façon homogène ses apprenants quelle que soit la formation qu’ils suivent.

Dans le cadre d’un LMS, l’utilisateur se connecte avec un seul mot de passe (Single Sign On ou SSO) et a accès à l’ensemble des formations proposées par son entreprise. Afin de rendre des formations hétérogènes compatibles avec les LMS du marché, deux standards ont émergé, visant à normaliser les contenus: l’AICC et le SCORM. Ce dernier est en perte de vitesse au détriment du premier car il n’est pas compatible avec les formations modernes en mode SaaS (Software as a Service).

 

Quelques mots sur les MOOCS

Les MOOCS qu’on peut traduire par « Formations en ligne ouverte à tous » ou « Cours en ligne ouverts et massifs » font progressivement leur entrée dans le monde de l’entreprise. Il s’agit généralement d’un ensemble de cours plus ou moins homogènes où un professeur est filmé pendant qu’il dispense un cours magistral. L’ensemble des vidéos composent le MOOC et sont assorties de quiz et de support de cours. Les MOOCS souvent diffusés en mode Freemium, c’est-à-dire gratuits pour ce qui est des fonctions de bases,  deviennent payants si l’on veut bénéficier de services à valeur ajoutée.

Cependant, concernant l’apprentissage des langues, les offres MOOCS ne sont pas encore suffisamment professionnalisées et les DRH ne les considèrent pas comme une alternative crédible aux dispositifs existants. De fait, nous ne rencontrons jamais d’acteurs de MOOCS lors des soutenances d’appels d’offres publics ou privés.

OPCA, CPF, OPQF

En France, le pourcentage « formation continue » prélevé aux entreprises est reversé aux OPCA (Organismes Collecteurs Paritaires Agréés) qui, à leur tour, financent ou non les demandes de formations émises par l’entreprise cotisante. Chaque entreprise a son OPCA en fonction de son secteur d’activité, et, une vingtaine d’OPCA couvre l’ensemble des secteurs.

Le CPF est le Compte Personnel de Formation. Il permet à tout salarié ou demandeur d'emploi, de regrouper sur un compte personnel, les données relatives à ses droits en terme de formation continue (heures disponibles, formations certifiées éligibles, formation en cours). Son fonctionnement ressemble à celui du Droit Individuel à la Formation (DIF) et il est crédité de 24 heures par an pour les salariés à temps plein, et au prorata pour les salariés à temps partiel ou en CDD. Point important, le CPF est valable tout au long de la vie. Nous lui avons consacré quelques articles.

En France, l’organisme qualifiant qualitativement les organismes de formation s’appelle OPQF : Office Professionnel de Qualification des organismes de Formation.

Si vous ne deviez lire que quelques lignes

Pour résumer, même si la frontière est parfois ténue, il existe deux modalités de formation linguistique incontournables :

  • Les cours avec un professeur dédié pendant une durée déterminée (30 mn, 1 heure ou plus) qui dispense un cours individuel ou collectif, sur site ou à distance. Cette catégorie regroupe donc : les cours présentiels (dans votre entreprise ou dans l’école de langues), les cours par téléphone ou Skype, les cours en visio (face à face à distance ou présentiel à distance). 
  • Les formules digital learning où l’essentiel du cours se déroule online sur PC, Mac, tablette ou smartphone. Généralement, un certain nombre de professeurs sont à la disposition des apprenants pour des échanges ponctuels. Blended learning, Microlearning, Social learning, Adaptive learning, Mobile learning  et Gamification sont des sous-composantes de ces formules.

 

Ces deux principales modalités d’apprentissage exploitent (ou pas) des modèles pédagogiques dont l’efficacité est prouvée : les plus connus étant le modèle 70-20-10, la classe inversée et le CLIL.

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Antoine
Antoine

Arrivé comme responsable marketing chez 7Speaking en 2015, Antoine s’intéresse depuis à l’efficacité des programmes de formation et aux différents mécanismes d’apprentissage. Retrouvez régulièrement ses articles sur le sujet.